La « capabilité » juridique
Le ROEJ estime que l’une des meilleures stratégies pour faire progresser l’accès à la justice des jeunes est de développer leur « capabilité » juridique.
Ce néologisme aux consonances un peu barbares a fait récemment son apparition dans les organismes d’éducation juridique de pointe pour désigner la nouvelle substance de ce sur quoi ils concentrent maintenant leurs efforts. Le concept s’inspire des recherches sur la capabilité financière, laquelle met l’accent sur les compétences, la connaissance des termes techniques et la compréhension pratique nécessaire pour gérer ses finances personnelles. Pour simplifier, la capabilité exprime la liberté ou l’opportunité de choisir.
L’éducation juridique vise d’abord et avant tout à développer la capabilité juridique des jeunes. Une personne qui possède cette qualité est une personne qui sait reconnaître qu’un problème a une dimension juridique; qui sait comment, à quel moment et à quel endroit demander de l’aide; et qui comprend qu’il est préférable de résoudre les problèmes juridiques le plus tôt possible afin d’obtenir les meilleurs résultats possible.
Une manière de se représenter cette notion est de penser aux lunettes qui permettent de voir un film en trois dimensions. Sans cet outil, on n’est pas capable de voir clairement tous les tenants et aboutissant d’un problème juridique.
Il s’agit donc de développer des compétences et presque des réflexes en ce qui a trait à la place du droit dans la vie quotidienne.
Pour ce faire, il est nécessaire non seulement d’avoir une connaissance de base du système judiciaire, mais également de connaitre les ressources disponibles pour savoir à qui s’adresser, de savoir expliquer clairement sa situation, d’être préparé psychologiquement et matériellement à affronter le processus judiciaire, et d’avoir confiance en soi ET dans le système judiciaire.
Pour développer cette confiance envers le système judiciaire et les professionnels, il faut aller au‑delà de la simple information sur les droits et les procédures. C’est en rencontrant directement des avocats et des juges pour avoir des conversations ouvertes et franches avec eux, en se faisant entendre et traiter de façon respectueuse par la police, et en se faisant expliquer les termes et les processus dans un environnement décontracté que les gens peuvent, à travers ces interactions directes, accroître leur confiance envers notre système judiciaire et leur capacité de résoudre leurs problèmes juridiques, et acquérir les compétences de base nécessaires pour gérer les aspects juridiques des problèmes de tous les jours.
Pour information, prière de contacter Thomas Gallezot, responsable des programmes francophones au (416) 761-9963 poste 230 ou tgallezot@ojen.ca